Jean Le Saoût "1943-1953"
 
 




 

1er mai 1943
 

 
Ecole des Mousses de Cahors



Une annexe de l'école des mousses s'installe à Cahors à la caserne Bessières


Le déplacement de l'école des pupilles de Saint-Mandrier de Toulon à
Cahors s'est déroulé le 26 novembre 1942, la veille du sabordage de la Flotte à Toulon. De cette période,Les hasards de la guerre ont fait que la ville de Cahors qui ne connaît d'embruns que les remous des chaussées sur le Lot, a abrité l'école des pupilles de la Marine, pendant deux ans, entre 1942 et 1944. En pleine occupation, la caserne Bessières qui n'avait accueilli jusqu'alors que des soldats d'infanterie s'est habillée d'un manteau marine. La Flotte vient de se saborder en rade de Toulon, l'école des pupilles et des mousses quitte le Var, est transférée en zone Sud et échoue dans le chef lieu du Lot où la présence du préfet de l'époque, un officier de marine, le capitaine de frégate Loïc Petit a, sans doute, joué son rôle dans l'histoire. Tous ces jeunes garçons, dont les cadets ont tout juste 7 ans, orphelins des « gens de mer » sont débarqués en hâte à Cahors. Il fait un froid à pierre fendre, les petits marins, ils sont 550 élèves, se retrouvent du jour au lendemain, loin de leurs bases, des rivages avec pour horizon les causses du Lot. Le changement de décor est d'autant plus brutal, qu'ils sont obligés de cotoyer les soldats d'une garnison allemande, également, logée dans un bâtiment de la caserne
Dès 1943, la désertion s'organise , explique Roger Collomb, l'un des cinq anciens pupilles de Cahors.La Résistance nous contactait lorsque nous faisions des sorties dans la ville. Mais il fallait faire attention, certains voulaient nous piéger. Un camarade qui croyait avoir à faire à de véritables maquisards a été arrêté par les Allemands et passera une année à Buchenwald

Fin 1943, au moins cinquante jeunes gens et quelques gradés ont rejoint les maquis. Une partie a formé le maquis « Jean Bart » mis sur pied par Jacques Chapou en janvier 1944. D'autres s'illustrent dans les combats de la Libération, notamment à la Pointe de Grave.Ladissolution de l'école a lieu en septembre 1944,puis elle est transféré à Bordeaux avant de rejoindre Le Dourdy en Loctudy,en 1945.











29 août 1944

Unité des Fusiliers Marins de Brest

"Journal de Guerre-Septembre-Octobre 1944"

Rédigé par Jean à la fin de la guerre et conservé précieusement par
Andrée et Alain Jacq "Ses enfants"


Mercredi 30 août 1944

Départ dans la matinée,vers dix heures:direction Plabennec
Armement
2 FM par section plus les armes individuelles prévues(munitions,chargeurs,grenades)

 
Tenue
Règlementaire si possible avec chemisette.Tenue correcte pour les civils.
Vivres
48 heures de vivres;eau;3 couvertures par homme;linge de corps de rechange.
Transport
Une camionnette de Saint François pour matériel(vivres,couchage,bagages.)
4 camions pour le transport du personnel.Rendez vous caserne Ronarc'h.
Brassards distribués aux civils à l'arrivée à destination.


8 heures
Répartition des armes et munitions
8h30
Appel;inspection;rassembler matériel et vivres.Attendre les ordres pour le départ.
Départ de Saint-François.
17h00
Arrivée à Saint-Renan.Poussons 2 km plus loin.Logement dans le château de Kervadéza"Ploumoguer"
Dans la nuit,tirs de harcèlement sur le château.
Les Américains évacuent,nous laissant seuls.Pas d'autres incidents.

Jeudi 31 août


 
9h00
Départ du château.
Montons en 1ère ligne.
10h00
Dépassons les avant-postes Américains pour occuper Village de la Madeleine;
12h00
Direction ouest
16h00
Au village de Trémel,avons un accrochage sérieux avec les Allemands.
Sommes obligés de reculer de 200 m environ.L'engagement a duré une demi-heure environ.
18h00
Ordre des Américains de nous replier sur village de Kervéat ou est la ligne de résistance.
19h00
Les Américains:avions et artillerie commencent le pilonnage des positions allemandes.
Passons la nuit au village de Kervéat.
Bilan de la journée
1 homme grièvement blessé dans la section à Néa.
SM Le Guen et Fichot blessés dans ma section par accident au FM.(Hôpital)

Vendredi 1er septembre

8h00
Bombardement des positions allemandes par les américains.
9h00
Partons réoccuper les positions quittées la veille.
10h00
En place
10h45
Bombardement de nos positions par les Allemands par obus DCA.

 
12h00
Repli d'environ 200 m en prévision d'un pillonnage par les Américains.
16h00
Nouveau repli d'environ 200 m.
20h00
Recevons l'ordre de rester sur place pour passer la nuit.
Nuit calme
Une batterie allemande canonne toute la nuit,mais nous ne sommes pas inquiétés.
Mauvais temps,pluie,vent,froid.

Samedi 2 septembre

10h45
Déjeuner
12h00
Recevons ordre d'avancer pour réoccuper les positions évacuées hier midi.
15h00
Ordre de se porter au village de Le Cram à hauteur de tréméal.
18h00
Engagement sur Kergorman
18h30
Décrochage par suite de bombardement par mortier.
Retour sur les positions de départ.Un blessé à la tête.
2 FM en batterie sur nid de mitrailleuses.
19h15
Recevons l'ordre de repartir sur Kergorman

 
19h30
Arrivons à 250 m de la ferme quand les Allemands déclenchent leur tir,par fusil-mitrailleurs et mortiers.
Impossible d'occuper le village.Devons rester à 50 m environ.
J'aperçois plusieurs tués allemands.
21h00
Avant la nuit,ordre de repli pour réoccuper les positions de la nuit dernière.
Il y a un tué parmi les marins de Lesneven.Les hommes sont énervés.
Ils ont l'impression qu'on nous conduit à la boucherie.
Service normal de nuit.

Dimanche 3 septembre

Déjeuner sur place
10h00
Deux hommes à la visite et hospitalisés.
Départ en avant d'environ 500 m.
Pris position à l'est de Tréméal Vian.
14h00
Diner
17h30
Progression de 500 m.
Pris position à l'ouest de Tréméal Vian.(Pas d'ordres)
Le village de Kergorman est occupé par les blindés américains.
19h00
Souper
En position pour la nuit.
Deux patrouilles de 4 hommes pendant la nuit.
Toute la nuit les Allemands bombardent nos arrières.


 
Lundi 4 septembre

7h00
Déjeuner
14h00
Diner
SM Moal avec 3 hommes aux avant-postes en surveillance avec les Américains.
3 hommes en patrouille avec les Américains.
17h45
Violent bombardement de nos positions par les Allemans.
19h00
Souper
Restons sur nos positions pour la nuit
Tout le monde veille jusqu'à 21 h00.
Ensuite service dédoublé.
5h00
Un violent incendie se déclare sur nos avants.
Dans les positions allemandes,une grosse batterie allemande a fonctionné toute la nuit.
Les hommes sont très fatigués.

Mardi 5 septembre

 

 
8h00
Déjeuner
On parle d'une relève possible,tout le monde se réjouit.
10h00
Le SM Guengant et 3 hommes sont placés aux avant-postes avec un fusil-mitrailleur.
12h00
Diner
15h45
Les 3 hommes placés en avant à 600 m de avec un FM sont blessés par des éclats de mortier.
Hospitalisés par ambulance américaine.
Le FM étant resté sur les lieux,je vais le chercher avec le SM Guengant.
18h00
La relève arrive,tout le monde est heureux.
Nous quittons les lignes pour aller au repos à Ty Bras situé à 2 km environ
20h00
Souper à Ty Bras.

Mercredi 6 septembre

7h00
Déjeuner à Ty Bras.Ecrit une lettre.Toilette.
12h00
Diner à Ty Bras.
On se tient prêt à rentrer en ligne en cas de besoin.
Violent bombardement par l'aviation américaine depuis 8h30 ce matin.
Ecrit une lettre qui doit partir par camion.
On se tient prêt à toute éventualité en cas de besoin de renfort.
Les blessés passent nombreux.Plusieurs tués également.
Souper puis repos prévu pour la nuit à Ty Bras
Arrivée d'un camion de Morlaix avec une section de Saint François
(1er maitre Marzin,Broudic,Dantec,Chevalier,Sibiril)
Repos toute la nuit sans être inquiété.
Bombardement continu de part et d'autre pendant toute la nuit.


 
Jeudi 7 septembre

7h00

Déjeuner
8h00
Reformation de la compagnie pour rentrer en 1ère ligne.
10h00
Départ pour les 1ères lignes.
11h00
Arrivée au village de Keribibao.
12h00
Avançons 100m direction sud ouest.
13h00
Avançons 300 m direction sud ouest
14h00
Bombardement par aviation américaine.
Nous occupons une position nouvellement évacuée par las Allemands.
On trouve quantité d'armes,munitions,matériel et affaires personnelles.
16h00
Bombardement terminé.
Nous reprenons notre progression vers Berbougis"Plougonvellin".
En arrivant,nous essuyons un feu violent:des Allemand sont repliés au delà du village.
18h00
Retour sur les positions occupées l'après midi.
20h00
Souper.Préparatifs pour la nuit.
Trouvés 2 FFI tués dans un sentier.Les corps sont ramenés au village de Keribibao.


 
Vendredi 8 septembre

7h00
Dejeuner
8h00
Nous reprenons notre marche en avant.
9h15
Dépassé le village de Kéradellec.
10h00
L'aviation recommence le bombardement de la veille.
11h00
Arrivée au village de Berbougis.
14h00
Diner.
De nombreux groupes de prisonniers affluent vers nos lignes.
16h00
Recevons ordre d'avancer vers Le Lannou.
En route nous faisons 18 prisonniers.
20h00
Souper,retour et nuit à Berbougis.

Samedi 9 septembre

8h00
Je pars avec une patrouille de 5 hommes pour reconnaître le terrain au delà du Lannou.RAS.
9h00
Progressons jusqu'au Lannou pour occuper la route de Brest-Le Conquet.

 
Trouvons nombreux matériel et armes abandonnés par les Allemands.
11h00
Progressons en direction de Kervilzic.Côte 49.
Arrêtés en cours de route par une fusillade nourrie d'armes automatiques.
13h00
Arrivés à Kervilzic côte 49.
Progressons jusqu'à grand-route.
16h00
Progressons en direction de Lochrist
17h00
Arrivée à Lochrist
18h00
Etablis face à la pointe Saint Mathieu.
Tombons sur un depôt de vivres assez important,en particulier des boites de conserves.
Les Allemands se rendent en masse.On sent que la fin du combat est proche.
Occupons pour la nuit les environs du village de Kerinou
20h00
L'occupation de la Pointe Saint Mathieu est terminée.
Seules la pointe des Renard et la pointe de Kermorvan tiennent encore.
Des bombes à retardements explosent de temps à autre
autour des casemates et des tourelles évacuées par les Allemands.

Dimanche 10 septembre

9h00
Déjeuner à la ferme de Kerinou,repos en attendant les ordres.
13h00
Diner à Kerinou.
15h00

 
SM Laurent et 3 hommes en service à Plougonvelin.
17h00
Départ de Kerinou pour rentrer au cantonnement de Ty Bras
18h30
Arrivée à Ty Bras
Les résistances des pointes des Renards et de Kermorvan sont anéanties.
La guerre est terminée à la pointe Saint Mathieu
19h00
Souper.Repos.

Lundi 11 septembre

7h00
Déjeuner à Ty Bras
Toute la nuit dernière et depuis ce matin on entend de violentes explosions sur Brest.
Ce matin pour nous repos,toilette et lavage du linge.
12h00
Diner
14h00
6 hommes partent comme volontaires à Brest pour combat de rues.
18h00
Souper.Repos.
Le bombardement et les explosions sur Brest continuent avec la même intensité.
Ecrit une lettre.

Mardi 12 septembre

7h00
Déjeuner

 
8h00
Appel.
Entretien des armes;2 hommes de corvée à la cuisine.
12h00
Diner
Apprenons que l'Amiral Négadelle et Euzen,Maire de Brest sont tués par les bombardements.
16h00
Recevons la visite de Mr Bozec et de l'Aumonier de Saint-François.
Plusieurs reçoivent lettres ou colis.Expédié les bagages à Le Guen et Cueff.
18h00
Souper.Repos.
Le bombardement de Brest continue mais avec moins de violence.
Ecrit une lettre remise à l'Aumonier.

Jeudi 14 septembre

7h00
Déjeuner-Appel-Lavage corporel
12h00
Diner.Repos.
14h00
Instruction militaire
Recevons nouvelles de nos camarades de Brest.
Ils sont aux environs de Saint Martin ou nous devons les rejoindre demain.
18h00
Souper.Repos.
Pluie une bonne partie de la nuit.Tout le monde est plus ou moins mouillé dans sa cabane de fagots.

Vendredi 15 septembre


 
7h00
Déjeuner-lavage corporel.Préparatifs de départ.
10h00
On reçoit l'ordre de se tenir prêt à partir dans 2 heures pour Saint Pierre Quilbignon.
12h00
Diner.
Après-midi repos.
18h00
Souper.
Le départ pour Saint Pierre est remis à demain.

Samedi 16 septembre

7h00
Déjeuner-lavage corporel.
8h00
Mr Le Borgne part au PC prendre des ordres pour le départ.
Départ remis,faute de moyen de transport.
12h00

 
Diner
19h00
Souper.Repos.

Dimanche 17 septembre

7h00
Déjeuner-lavage corporel.
Préparatifs de départ.
11h00
Diner.Repos.
14h00
Embarquement dans un camion .
15h00
Arrivée à la Trinité
Campement.Repos.Souper.
Nous devons monter aux 1ères lignes demain matin:
Durée prévue 48h pour être relevés par la section de Néa
20h00
Recevons l'ordre de s'approcher de nos fonctions de demain.
Allons coucher à la ferme de Kerhavet.Violent bombardement de part et d'autre toute la nuit.

Lundi 18 septembre

 

 
7h00
Branle-bas.Déjeuner.
8h00
Départ pour nos positions
9h30
Pris position entre Coaténès côte 45,Moulin de Coaténès,Castel an Daol.
9h45
SM Bessonnat et 3 hommes en patrouille pour trouver liaison avec la compagnie Zéphirin
12h30
Rentrée de la patrouille.La compagnie Zéphirin se trouve à plus de 2 kmà l'est.
13h00
On nous annonce que les Américains ne veulent pas que les Français s'approchent de Brest.
Devons rester sur place jusqu'à nouvel ordre.
On n'entend plus aucun bombardement.On ne voit plus aucun avion.
Nous voyons passer de nombreux camions de prisonniers.
16h00
Recevons l'ordre de rallier le cantonnement de Keravis.
Brest serait tombé sauf les environs de Lanninon.
17h00
Saoût Maître Fusilier rentre de l'hôpital
19h00
Souper.Repos.
Toute la nuit bombardement de la presqu'ile de Crozon par les Américains.Ecrit une lettre.


Mardi 19 septembre

 
On retarde les montres d'une heure.
7h00
Déjeuner-lavage corporel.
12h00
Diner.Repos.
Nous apprenons que Crozon est tombé à 15h00
17h00
Trouvé le corps d'un Américain tué.
18h00
Souper.Repos.
Demain matin,je dois partir en camion pour Saint Pierre avec 6 hommes,
pour tenter de prendre possession d'un local pour servir de caserne.
"Le Saout,Guengant,Combot,Le Roux,Grall,Prigent,Lamanda"

Mercredi 20 septembre

7h00
Branle-bas.Déjeuner.
7h30
Départ en camion pour Saint Pierre
9h00
SM Guengant et 3 hommes restent garder le patronnage
9h30
Avec 2 hommes,je vais occuper le n°210 rue Jean Jaurès.

 
Pratiquement la ville est détruite.Les Américains ne laissent personne rentrer.
Malgré cela ,des personnes rentrent en fraude pour voir leurs appartements.Pourtant ce n'est que ruines et désolation.Il n'y a,à vrai dire,aucune maison habitable.
10h00
Visité et occupé le n°227"Propriétaire,Mme Petton"
12h00
Diner
14h00
Les autorités municipales visitent le 210 et prétendent nous chasser.
17h00
Une personne munie d'un brassard police
me prévient que la Marine n'a pas accès à Saint Pierre et veut nous arrêter.
Sur mes déclarations,il n'insiste pas et s'en va.
18h00
Souper.Coucher dans une chambre du n°210.

Jeudi 21 septembre

8h00
Déjeuner apporté par le camion allant au ravitaillement.
On nous prévient de se tenir prêt à partir pour l'Ecole Navale.
14h00
Ordre de rallier l'Ecole Navale.
15h00
Arrivé.La companie est déjà arrivée le matin.Mes hommes doivent rester à Saint Pierre jusqu'à demain.
L'Ecole Navale est en partie détruite.On arrive péniblement à loger tout le monde dans les locaux utilisables.

 
Les hommes ont trouvé du vin et sont tous ivre-morts.
19h00
Souper.Repos.
Ecrit une lettre

Vendredi 22 septembre

7h00
Branle-bas.Déjeuner.
8h00
Appel.
Toute la matinée:propreté des locaux habités par les hommes.
Récupération du matériel:chaque homme s'approvisionne comme il faut.
Les Allemands ont laissé derrière eux un matériel formidable.
12h00
Diner.Repos.
Après-midi
Récupération du matériel
16h00
Visite de Mr Bozec qui nous annonce notre retour possible à Morlaix.
Ecrit et lui donne une lettre.
19h00
Souper.Repos.

Samedi 23 septembre

7h00

 
Branle-bas.Déjeuner
8h00
Propreté,entretien.
Continuation de récupération de matériel,vivres et habillement.
Combot et Lamanda reviennent de Saint Pierre Quilbignon."1ère section de service"
12h00
Diner
17h00
Visite du CV Mariani.
Le ministre de la Marine devait venir mais sa visite est remise à demain dimanche.
18h00
Souper.Repos.

Dimanche 24 septembre

7h00
Branle-bas.Déjeuner.
8h00
Appel.Propreté.Entretien.
9h00
Rassemblement de la Compagnie.
9h30
Arrivée de Mr Jacquemot,de l'Amiral D'Argenlieu et de leur suite.
Satisfaction et félicitations de tous.Photographie de la Compagnie.
On nous annonce notre prochain départ en permission,ce qui contente tout le monde.
12h00
Diner.
Après diner,Jean Néa et moi allons récupérer du matériel.

 
18h00
Souper.Repos.

Lundi 25 septembre

7h00
Branle-bas.Déjeuner.
8h00
Appel.Propreté.Entretien.
Continuation de la récupération du matériel.Arrivée d'une quarantaine de marins venant de Landerneau.
Arrivée d'un groupe de gendarmes venant de Quimper.Visite de l'Aumonier de Morlaix.
12h00
Diner
Mauvais temps,pluie et vent.La caserne est intenable avec l'eau et les courants d'air.
Aucune porte ne ferme,il n'y a aucun carreau aux fenêtres ,
les murs sont troués par les bombes et les éclats d'obus.
18h00
Souper.Repos.

Mardi 26 septembre

7h00
Branle-Bas.Déjeuner.
8h00
Appel.Propreté.Entretien.
Continuation de la récupération de matériel.
11h00
Visite de MM Gibert et Bozec.
Expédié 22 morceaux de savon,une vingtaine de savonnettes ainsi que 2 poupées et un ours.
Ecrit une lettre.
12h00

 
Diner.
La section "Tromeur" de Plougasnou part en permission.
Une dizaine d'Allemands sont trouvés cachés dans un blockhaus de la caserne.
18h00
Souper.Repos.
Le beau temps est revenu dans l'après midi.

Mercredi 27 septembre

7h00
Branle-bas.Déjeuner.
8h00
Appel.Propreté.Corvée de récupération.
1ère section de service"SM Simon,Vasseur,Guivarch exempts."
12h00
Diner
On nous annonce que demain,nous allons en armes,aux obsèques de l'Amiral Négadelle.
18h00
Souper.Repos.
20h00
Reçu une lettre.Ecrit une lettre.

Jeudi 28 septembre


 
5h00
Branle-bas.Déjeuner.
5h45
Compagnie à l'appel en armes.
6h00
Départ à pied pour Brest
8h50
Arrivée à Brest,rue Yves Collet.
10h00
Obsèques de l'Amiral Négadelle.
Départ du cimetière,rue Yves Collet(chapelle ardente)pour l'église Saint Martin.
11h30
Départ de l'église Saint Martin pour le cimetière de Kerfautras.
12h00
Départ de Kerfautras pour l'ECO
13h00
Diner à l'ECO
14h30
Départ à pied pour l'Ecole Navale
16h30
Arrivée à l'Ecole Navale
18h00
Souper.Repos.

Les hommes sont fatigués.Pour aller et pour revenir de Brest,il nous a fallu passer par la villeneuve.
Rentrée et sortie de Brest par Kérinou.Cela représente environ 12 km pour aller et autant pour le retour.
A Brest,nous avons passé par la rue de la Mairie,rue de Siam,les fortifications,la Glacis,la rue Yves Collet.Brest est méconnaissable.Le milieu des rues principales a été déblayé par les autos américaines,mais les rues sont impraticables,même pour les piétons.La rue Louis Pasteur est presque invisible.

 
Du café de Paris,il ne reste rien.
Les hommes ont été très mécontent du repas de midi:la moitié des conserves étaient avariées.Par contre,ils ont eu à boire et Moizan était en état d'ivresse complète.Le SM Bessonnat,laissé pour le ramener à la caserne n'a pu l'envoyer.Il a été arrêté en route par les gendarmes et conduit au violon.
En résumé,journée mouvementée pour tout le monde.


19h30
Moisan revient seul à l'Ecole Navale,après avoir été relaché par les gendarmes.
Depuis que nous sommes à l'E.N.,c'est le premier jour ou nous avons eu du vin.

Vendredi 29 septembre

7h00

Branle-bas.Déjeuner.
8h00
Appel.Propreté.Corvées.
8h30
Je vais à la gendarmerie de Saint Pierre voir s'il y a un rapport contre Moizan.
Rapport établi pour ivresse
12h00
Diner.Repos.
14h00
Mr Le Goff part à Brest pour voir au sujet des permissions.A son retour.on n'est pas plus avancées qu'avant.Le caractère des hommes s'aigrit.Tout le monde rouspète.
Beaucoup parlent de partir sans permission et de ne plus revenir.
18h00
Souper.Repos.
Ecrit une lettre.

Samedi 30 septembre


 
7h00
Branle-bas.Déjeuner
8h00
Appel.Propreté.Corvées.
Le rapport contre Moizan est annulé,le gendarme étant venu à l'E.N.et Moizan lui ayant fait des excuses.
Les hommes manifestent de plus en plus leur mécontentement au sujet des départs en permission.
12h00
Diner.Repos.
14h00
Appel.Corvées.
18h00
Souper
19h00

 
Branle-bas.Repos
On nous annonce que la 1ère et 2ème section partent en permission
demain dans la matinée pour 8 jours+8jours de prolongation.

Dimanche 1er octobre

15h45
Arrivée à Locquénolé

Mardi 17 octobre


Permission terminée
14h00
Départ de Morlaix pour La Forest
16h00
Arrivée à La Forest avec 23 hommes de la section
Installation.Souper.Repos.
Ecrit une lettre.

Mercredi 18 octobre

Pas de nouvelles de nos officiers.Différentes corvées.
Apprenons la désignation pour campagne de plusieurs hommes de la Compagnie.
Ecrit une lettre"Mtre Mével"

 

 
Jeudi 19 octobre

Pas de nouvelles de nos officiers.Différentes corvées.
5 hommes de la section désignés pour campagne"Combot,Moysan,Scouarnec,Prigent et Le Roux"
Distribution de tabac

Vendredi 20 octobre

Rendu TMA au 1er maitre Bourdoulous.Différentes corvées.
Bessanat et Guengant en permission illimitée
Ecrit une lettre"Gourvil"

Samedi 21 octobre

Toujours pas de nouvelles des officiers.
15 hommes de la section partent en 24 h.

Dimanche 22 octobre

10 h00
Grand messe
Après midi
Promenade.
Ecrit une lettre "Priser"

Lundi 23 octobre

 
Rentrèe des permissionnaires de 24 h.
Reçu une lettre par Gourvil.
Désigné comme adjudant de la Compagnie des disponibles pour prendre mes fonctions demain.
Visite de Cabon et Faujour.

Mardi 24 octobre

Lamanda manquant.
Visite de Mr Le Borgneet du Commandant Le Cloarec.
Ne prends pas les fonctions d'adjudant de Compagnie.
Ecrit 2 cartes.

Mercredi 25 octobre

Différentes corvées.La Compagnie a la visite pour la gale.

Jeudi 26 octobre

Je pars en permission jusqu'au lundi 30 octobre.

Lundi 30 octobre

Rentré de permission.

Je repars aussitôt...








Mercredi 1er novembre 1944
 

 
21h18
Départ de Morlaix,je rentre de permission par le train .
23h15
Arrivée à Landerneau
0h30
Arrivée à La Forest
Départ de la Compagnie pour Lorient



Ecole des Fusiliers Commandos en  1944



Unité Marine de Lorient

Le Bataillon de marche du Finistère,formé par le regroupement de 3 compagnies de Fusiliers Marins FFI,ayant participé au siège de Brest,sert devant Lorient sous le commandement du Lieutenant de Vaisseau Le Hénaff.
Le bataillon est versé dans le 4 ème régiment de Fusiliers Marins .
Le Lieutenant de Vaisseau Le Hénaff prend le commandement du 4 ème Bataillon.

La 1ère Armée française, nouvelle appellation de l'Armée B, composée des deux Corps d'armée BETHOUART et de MONSABERT, parvenue à sa hauteur, commence à se regrouper face à la trouée de Belfort, en vue d'engager la bataille pour la libération de l'Alsace. Elle a à sa gauche la 7ème Armée américaine qui tend à se porter sur le nord, obligeant de LATTRE à étendre son dispositif.

Les Alliés préparent une grande offensive en direction du Rhin. Elle consiste à attaquer sur les voies d'invasion conduisant en Allemagne. Face à 78 divisions allemandes, dont 5 panzer, ils déploient 3 millions d'hommes, chiffre extraordinaire mais il y a 650 km de front, de la Hollande à la Suisse.

L'attaque débute le 8 novembre dans de mauvaises conditions atmosphériques. Les Américains établissent plusieurs têtes de pont au delà de la Moselle et parviennent même à dépasser la frontière allemande. Metz tombe le 22 novembre mais les forts ne seront définitivement réduits que le 13 décembre.

L'offensive de la 1ère Armée française est déclenchée le 14 novembre. Une semaine après, le Rhin est atteint, Belfort où s'illustrent les commandos de France est libéré en même temps que Mulhouse qui voit à l'oeuvre les blindés de la 1ère D.B. du Général du VIGIER. La percée ainsi réalisée tourne les positions allemandes sur les Vosges. C'est l'occasion pour la 7ème Armée américaine d'avancer sur Sarrebourg, pris le 21. Les blindés de LECLERC mis à sa disposition percent au delà de Saverne, foncent dans la plaine d'Alsace et le 23 atteignent Strasbourg et le Rhin pour la deuxième fois.

La période qui suit voit de nouveaux succès alliés; les Américains s'emparent de Sarreguemines, de Forbach, Sélestat, entrent à Haguenau. Mais les troupes sont fatiguées, la météo toujours détestable. L'ennemi, lui, durcit sa résistance. Il doit toutefois cèder Dannemarie aux troupes de de LATTRE auxquelles il cause des pertes sensibles: 1300 tués, 4500 blessés mais en subit beaucoup plus. A l'issue de ces durs et difficiles combats où les deux corps d'armée ont été engagés, la Haute-Alsace est libérée jusqu'à Masevaux.

Mais entre la 7ème Armée américaine, trop au nord, et la 1ère Armée française, les Allemands repliés des Vosges se sont organisés autour de Colmar. Ils forment une vaste poche qu'ils sont résolus à défendre jusqu'au bout. Renforcée de la 2ème D.B. française et de la 36ème D.I. américaine, l'armée de LATTRE se lance à l'attaque le 7 décembre sous une tempête de neige. Les Tirailleurs, les Spahis marocains font des prouesses malgré la crue des rivières, les mines et surtout la réaction violente de l'ennemi. Le 10 décembre, Thann est occupé mais la progression s'arrête là. Les soldats français piétinent dans la boue et le froid. Partout, du reste, les Alliés sont immobilisés.

En campagne depuis 4 mois, épuisés par les combats et par les conditions climatiques, les troupes françaises venues d'Italie et d'Afrique du Nord n'en peuvent plus. Elles sont heureusement complétées par des éléments venus des F.F.I., qui n'ont pas encore l'expérience du front mais sont pleins de bonne volonté. C'est le mérite, après avoir été son souci, du Général de LATTRE de TASSIGNY d'avoir réalisé l'amalgame qui est en quelque sorte la cohabitation, sous un même drapeau des troupes de l'armée d'Afrique et des F.F.I. venus pour la plupart des maquis avec leurs chefs et leurs armes.


1er janvier 1945

Commandement de la Marine aux Armées "C.A.M.A.A."

III/"4ème Régiment des Fusiliers Marins"


 
Le 5 octobre 1944 à Paris, le ministre de la marine française, M. Jacquinot, a convoqué le capitaine de frégate Marchand. Il l’a chargé de mettre sur pied le 4e Régiment de Fusiliers Marins (4e R.F.M.).
Cette unité doit regrouper tous les marins qui ont combattu dans les rangs des F.F.I.
pour la libération du territoire, donc capables de se battre « à terre ».
Jusqu'à fin octobre le capitaine de frégate Marchand a pris contact avec les différents chefs locaux de la marine à Toulon, Toulouse, Dijon et Vichy pour regrouper des éléments très dispersés. Une compagnie a même été formée à Amiens par d'anciens marins démobilisés après le sabordage de la flotte à Toulon ! Les hommes ont été regroupés au camp de Ruchard près de Tours à la mi-novembre, où il n'ont même pas de chaussures de dotation ! Ils perçoivent enfin leurs armes le 14 décembre et peuvent partir vers Vannes où ils sont mis à la disposition du général Borgnis-Desbordes, commandant les Forces Françaises Libres du Morbihan et de la 19 ème Division d'Infanterie...


En décembre-janvier il combat dans la poche de Colmar pour entraver la contre-attaque allemande avec de nouvelles pertes (13 tués, 52 blessés) mais l'ennemi subit de sérieux dommages.
Après avoir bénéficié de quelque repos dans la région de Barr et près de Chateauroux, le régiment est mis fin mars-début avril, en même temps qu'une partie de la 2e DB, à la disposition du général de Larminat sur le front de l'Atlantique. Il participera avec de légères pertes, uniquement matérielles, entre le 13 et le 16 avril à la réduction de la poche de Royan.
Face à la "poche" de Lorient, qui regroupe 24 000 soldats allemands se trouve la 19ème division d'infanterie du Général Borgnis-Desbordes, qui l'a constituée à partir de divers groupes F.F.I. La division française occupe les 9O kms du front de Lorient, à la seule exception du secteur central tenu par une partie de la 66ème division d'infanterie américaine. Attaques surprises et tirs de harcèlement se succèdent. Le 7 mai 1945, un cessez le feu est signé à Etel, entraînant quelques jours plus tard la capitulation de la garnison allemande

Le 24 juillet 1945

 la 1ère Armée a été dissoute. Son chef, le Général de LATTRE de TASSIGNY est nommé inspecteur général de l'Armée. Il demeure des troupes françaises d'occupation en Allemagne, placées sous le commandement du Général KOENIG avec pour adjoint le Général de MONSABERT. Plus tard, le Général LECLERC de HAUTECLOQUE débarquera à Saïgon avec des éléments de la 2ème D.B. Un conflit est latent en Indochine.

Les hommes qui ont appartenu à la 1ère Armée française: Européens d'Afrique du Nord mobilisés dès 1943, indigènes, recrues mêlées de l'ancienne Armée d'Afrique, évadés de France, engagés des F.F.I., leur devoir accompli, vont quitter l'uniforme sauf s'ils désirent continuer à servir les armes. Leur libération s'accomplit au cours des derniers mois de 1945. Il y a pour eux une prime de démobilisation de 1000F et une permission de 30 jours avec solde. Ils emportent le souvenir d'une grande épopée, hélas! jalonnée de multiples croix.



Le régiment est finalement dissout le 1er octobre 1945.


1er août 1945


 
Unité Marine du Lac de Constance en Allemagne
 



1er novembre 1945
 

 
2ème dépot de Brest



"Pique nique familial"



7 février 1946


 

 


 


 
C.A.M. de Sidi Abdallah en Tunisie


 



La compagnie de garde stationnait à Sidi yayapas loin de l'Hopital Maritime de Sidi Abdallah
(Menzel-Bourguiba)


4 haf-track et une vingtaine de fusiliers et des cannoniers chargés de surveiller et d'intervenir pour protéger les instalations militaires qui étaient importantes à Menzel







25 février 1949


2ème dépot de Brest





15 juin 1949


Centre de Formation de Pont Réan
"Près de Rennes,entre Bruz et Guichen"









1er juillet 1952


2ème dépot de Brest




27 août 1952


Cuirassé "Richelieu"

Ecole de Cannonage "Basée à Toulon"





Jean y séjourne comme Instructeur




Mis à flot,le 17 janvier 1939
Mis en service,le 15 juin 1940
Rallye Dakar,le 18 juin 1940
Bombardé par des avions Anglais,le 8 juillet 1940
Combats de Dakar contre les Anglais,les 23.24.et 25 septembre 1940
Rallye les Forces Françaises en AFN,en novembre 1942
Refondu à New york,en janvier 1943
Boston-Alger,du 14 au 30 octobre 1943
Rallye Scapa Flow,le 19 novembre 1943
Norvège,en février 1944
Rejoint l'Eastern Fleet à Trincomalé,en avril 1944
Raid sur Sarabaya,le 17 mai 1944
Carénage à Casablanca,du 10 octobre 1944 au 24 janvier 1945
Bombardement de Sabang,le 11 avril 1945
Sumatra,Iles Andaman,Malaisie,de avril à octobre 1945
Cap Saint Jacques,le 3 octobre 1945
Met à terre son corps de débarquement"260 hommes",le 9 octobre 1945
Singapour,en novembre 1945
Soutien feu du 9ème RIC à Nha-trang contre Viet Minh,du 20 novembre au 8 décembre 1945
Part de Saïgon pour la France,le 29 décembre 1945
Août à Novembre 1946,croisière d'automne qui le mènera à Cherbourg
15 au 20 avril 1947,il convoie de Toulon à Dakar,le président de la république Vincent Auriol
Jusqu'au printemps 1952,il est basé à Brest,avec des sorties et des missions en Atlantique
Eté 1952,son port d'attache devient Toulon,ou il sert d'école de canonage,il ne sort en mer que quelques jours par mois
1er octobre 1953 au 15 février 1954,grand carénage,reprise des sorties en mer le 18 février 1954
1er juin 1956,mise en réserve à Brest,il sert d'école des officiers de réserve et d'école de manoeuvre
30 septembre 1967,Comdamné à brest,coque n°432,
25 août 1968,remorqué à La spezzia ou il arrive le 9 septembre,pour être démantelé






Dernier voyage vers l'Italie







22 juin 1953


2ème dépot de Brest




1er août 1953


Admis à la retraite avec la mention "Conduite Exemplaire"


Se retire à Kerguélén,à Locquénolé

 




 
 
 
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